Alimentation mondiale : quel pays a la pire habitude alimentaire ?

735 millions. C’est la population mondiale que la sous-alimentation chronique a tenue sous son joug en 2023, selon la FAO. La production alimentaire couvre pourtant, sur le papier, l’ensemble des besoins. Pourtant, la distribution déraille, l’accès à la nourriture se fragilise, et dans plusieurs pays à faibles ressources, près d’un tiers des récoltes s’égare avant même d’aboutir dans les assiettes.Sur ce front mouvant, l’équilibre alimentaire vacille, tiraillé par les conflits, le climat déréglé et des économies à bout de souffle. D’un côté, on relève des taux de malnutrition qui pulvérisent les seuils d’alerte ; de l’autre, l’obésité se hisse au rang de symptôme d’un système à la dérive.

Comprendre la famine : un fléau mondial aux multiples visages

La malnutrition ne se soucie ni des barrières, ni des situations géographiques. Une réalité qui s’impose : aucun État n’a réussi à remplir, dans leur ensemble, les objectifs définis pour combattre durablement cette spirale. Les visages de la famine sont multiples : accès restreint à la nourriture, déséquilibres flagrants dans l’assiette, apparition de maladies découlant de carences ou d’aliments inadaptés.

Pour saisir l’ampleur du phénomène, il suffit de s’arrêter sur ceux qui en paient le prix fort :

  • Du côté des enfants de moins de cinq ans, la malnutrition fait des ravages : croissance perturbée, maigreur extrême, parfois même surpoids, car la privation de bons nutriments côtoie les excès de calories inutiles.
  • Chez les femmes, les chiffres sur le surpoids et l’obésité ne cessent d’augmenter. Cette facette silencieuse de la malnutrition marque autant les mégapoles du Sud que celles du Nord.

Ce tableau, implacable, éclaire la vigueur avec laquelle la sécurité alimentaire doit s’imposer. En 2023, la FAO recensait toujours une progression du nombre de personnes sous le seuil de la faim. Les pathologies engendrées, retards de développement, carences variées, complications métaboliques, grèvent les économies, ruinent des familles, et, trop souvent, brisent des destins dès le plus jeune âge.

À l’échelle planétaire, la malnutrition tient la première place parmi les causes de maladies et de décès, surpassant même la guerre et les désastres naturels. Nos modèles agricoles, centrés sur le profit, peinent à offrir des solutions stables. Le défi, immense, doit se penser collectif, dans toute la pluralité des visages de la faim.

Pourquoi certains pays sont-ils plus vulnérables aux crises alimentaires ?

Les inégalités sautent aux yeux lorsqu’on observe la carte de la sécurité alimentaire. Les situations diffèrent du tout au tout : là où la diversité dans l’assiette semble aller de soi, comme aux Pays-Bas ou en France, d’autres pays voient leur situation se dégrader rapidement, minés par la pauvreté, la flambée des prix et la dégradation de la qualité des denrées. Au Tchad, la précarité s’ancre durablement.

Certaines causes pèsent plus que d’autres dans la fragilité des systèmes alimentaires. Voici les facteurs qui reviennent le plus souvent :

  • absence de stabilité politique, conflits qui entravent l’accès ou la production ;
  • faiblesse des infrastructures agricoles locales ;
  • forte dépendance vis-à-vis des importations ;
  • sécheresses, inondations et perturbations climatiques qui sabordent les récoltes.

Le phénomène s’aggrave encore quand les marchés mondiaux se délitent : des pays coupés des approvisionnements, comme la Sierra Leone ou le Tchad, voient leur vulnérabilité grimper en flèche. Ces dernières années, les effets de la pandémie et la fragmentation des chaînes logistiques n’ont fait qu’accentuer la fragilité du système. Ailleurs, la Belgique ou la Hongrie voient la qualité de leur alimentation se détériorer, face à une poussée de l’industrialisation et des produits ultra-transformés. À contre-courant, la Tunisie, le Cap-Vert ou la Barbade résistent mieux face aux crises, forte d’une cuisine où abondent fruits et légumes, véritables remparts face aux perturbations extérieures.

L’immobilisme s’apparente à un recul : la Chine et l’Inde, malgré leur poids et vingt années d’évolution, stagnent sur la question de l’accès à une alimentation équilibrée. La mondialisation redistribue les cartes, mais laisse de nombreux États impuissants devant la dégradation de la santé nutritionnelle de leur population. Le constat est brutal : à défaut de politiques solides, le progrès s’essouffle.

Focus sur les pires habitudes alimentaires : entre pénurie et déséquilibre nutritionnel

La malnutrition frappe à toutes les portes et n’épargne aucun pays. Le bilan est sans appel : pas un seul État n’a tenu la totalité de ses engagements pour combattre la faim et les carences. Les enfants de moins de cinq ans trinquent souvent les premiers, piégés entre famine, émaciation ou excès pondéral. Les femmes aussi subissent de plein fouet les changements rapides des habitudes alimentaires.

La Belgique attire l’attention par la généralisation de régimes riches en aliments transformés et l’emprise persistante de la restauration rapide. Les conséquences s’accumulent. Les États-Unis, de leur côté, offrent un autre visage de la crise : ils ne rassemblent que 7 % de la population mondiale mais abritent 20 % de la population adulte souffrant d’obésité. Des données qui interpellent : 40 % des femmes, 37 % des hommes et près d’un enfant ou adolescent sur cinq sont concernés.

Le déséquilibre ne s’arrête pas à l’Amérique du Nord. Des pays comme le Royaume-Uni, l’Irlande ou l’Australie voient ressurgir des maladies de carence oubliées, à l’image du scorbut. Selon des chercheurs comme Fumiaki Imamura, on pourrait assister à une poussée de 75 % des maladies liées à la mauvaise alimentation ou au surpoids. En Europe de l’Est, la Slovaquie et la République tchèque déplorent elles aussi le triomphe des produits industriels, au détriment de l’équilibre nutritionnel.

Jeune femme mangeant des snacks sur un banc de parc urbain

Mobilisation internationale : quels leviers pour lutter contre la faim et ses conséquences ?

Devant la montée de la faim, la réaction des États doit gagner en intensité et en cohérence. Trop de pays échouent encore à honorer les objectifs posés par les instances sanitaires. Les solutions ne manquent pourtant pas et se renforcent lorsque l’engagement collectif devient réalité. Les agences internationales mettent en œuvre des actions multiples : acheminement de denrées, soutien actif à l’agriculture locale ou sensibilisation à la nutrition.

Les leviers de l’action collective

Parmi les approches jugées les plus efficaces pour améliorer la sécurité alimentaire, on peut citer :

  • Soutenir les filières locales pour garantir à chacun des produits accessibles et adaptés à ses besoins ;
  • Adopter des politiques incitatives sur la question des prix afin d’empêcher la spéculation sur les denrées de base ;
  • Améliorer en priorité la qualité nutritionnelle, notamment pour les enfants et les femmes, souvent en première ligne des risques ;
  • Favoriser le partage des recherches et des initiatives réussies entre pays et organismes investis dans la lutte contre la faim.

Ce terrain reste difficile : la persistance des conflits, l’accumulation des catastrophes naturelles ou la volatilité des marchés mondiaux mettent à mal toutes les avancées fragiles. Les associations humanitaires insistent sur l’intégration réelle de la nutrition dans chaque politique publique. Certaines stratégies nationales, combinant santé, éducation et pratiques agricoles responsables, portent déjà leurs fruits. Il en va moins de la charité que de la lucidité devant l’urgence d’un défi aussi complexe.

Partout, des trajectoires individuelles se jouent à la simple réalité du repas quotidien. Face à la faim et à la malnutrition, chaque action, chaque engagement compte. Ce combat se façonne tous les jours, au croisement de nos choix et de notre volonté de réinventer la façon dont la planète nourrit ses habitants.

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